French series: Deux anciens Huskies face à Rouen en finale

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Bastien Dagneau

Bastien et maxime, félicitations. Comment se sont déroulés vos demi finales ?

Maxime Nutte : Comme vous avez pu le voir, elles se sont bien déroulées. Nous avons réussi à sortir de très bons matchs et sommes très satisfaits d’être en finale.

Bastien Dagneau: On a eu un premier match compliqué dans lequel on s’est fait bousculer. Ca s’est joué sur pas grand-chose alors qu’on se sentait capable de jouer bien mieux. On l’a fait quand même remporté mais je pense qu’on a pris conscience en équipe qu’on devait vraiment hausser notre niveau de jeu si on voulait gagner et c’est ce qu’on a fait pour les deux matchs suivants. On a eu un déclic lors de ces rencontres.

Vous avez gagné très facilement contre Montpellier. Comment l’expliquez-vous ?

Maxime Nutte : Sur cette série, nous avons simplement été meilleurs qu’eux. Nous avons été très bons dans tous les compartiments du jeu. Notre attaque a été très solide (33 hits en 3 matchs) et nos lanceurs ont été très performants (3 points en 3 matchs). De plus, notre défense a su réaliser des jeux importants dans les moments décisifs, ce qui nous a permis d’être très confiants tout au long de la série.

Bastien Dagneau: Je pense qu’on s’est tous dit intérieurement que c’était fini, qu’on ne pouvait plus laisser passer autant d’occasion de marquer des points. Chaque frappeur s’est concentré sur chaque lancer, on a mis une pression constante sur bases aux lanceurs et à la défense adverse. Lorsqu’une équipe composée d’un bon line up fait ça, même les meilleurs lanceurs ne peuvent pas tenir. Après, il y a eu des grosses performances individuelles, nos starters Yorkfrank Lopez et Jonathan Mottay ont été intraitables, Juan Carela en short stop et à la frappe a été monstrueux.. Mais ce qu’on remarque aussi dans ces matchs là, c’est que tout peut arriver et que tout le monde peut briller et entrainer tout le groupe à l’image du triple de Guigui (Guillaume Raphet) et du homerun juste après de Nico (Nicolas Robinet) dans le deuxième match ou du premier at bat de Ronny Materano dans le troisième.

« Nous avons une équipe très complète ». Maxime Nutte

Quelles sont les atouts, les forces des Cougars ? 

Bastien Dagneau: Quand on joue dans cette équipe, on se sent très libre sur le terrain. Rodolphe notre coach nous fait confiance et nous laisse nous exprimer, il nous pousse même à prendre des risques, à être agressifs ! On joue notre Baseball sans complexe car on a rien à perdre et ça paye. Donc on continue. On peut frapper fort à n’importe quel moment et sur n’importe quel compte. Donc je dirai que c’est ça notre première force : on est imprévisible. Ensuite, on a la chance d’avoir un groupe mature, on a tous entre 20 et 27 ans, donc on a les mêmes délires sur et en dehors du terrain. Je tiens aussi à dire qu’à Montigny, je n’ai jamais vu des joueurs étrangers aussi bien intégrés. Gabi (Brésil), Juan (République Dominicaine) et Ronny (Venezuela) parlent tous français, cela faisait même partie des conditions mis en place par les dirigeants à leur arrivée. Yuto (Japon) et York (Venezuela) quant à eux parlent au moins l’anglais, donc ça simplifie beaucoup de choses dans un groupe et participe à créer du lien et de la cohésion. La dernière chose, c’est bien évidemment notre présence et implication à l’entrainement. On construit cette équipe à l’entrainement, pas pendant les matchs. A part Antoine (Rault) et les jumeaux (Esteban) qui habitent loin, tout le monde est là. Donc on progresse bien plus vite.

Maxime Nutte : Nous avons une équipe très complète. Nous avons de très bons lanceurs qui nous permettent de contenir l’équipe adverse et nous mettre dans le match. Nous possédons également un lineup qui peut frapper fort avec des gars comme Bastien (Dagneau) ou Dylan (Mayeux).Mais surtout, nous arrivons à très bien jouer ensemble. Nous avons réussi à former un très bon groupe homogène en une seule saison et c’est ce qui explique nos résultats.

Etes-vous surpris par votre parcours ?

Maxime Nutte : Non pas du tout. Les objectifs des coachs étaient clairs dès le début et le recrutement qui a été fait a permis cette très bonne saison. Nous savions que nous avions un groupe avec un potentiel intéressant et nous avons su le montrer.

Bastien Dagneau: Le parcours oui, l’arrivée en finale non pas du tout. Je voulais qu’on soit premier, qu’on éclate tout le monde tout de suite moi haha ! Mais ce n’est pas aussi simple. On a eu des difficultés en interne et un gros passage à vide juste avant la coupure (défaite à La Rochelle et double défaites face à Rouen). A ce moment-là, j’avais des gros doutes, je l’avoue. Mais les dirigeants et le coaching staff (Alex Couton, Directeur sportif ; Rodolphe Lemeur, Manager et Franck Lecarpentier ; Logisticien) ont fait du très bon boulot en rétablissant les rôles de chacun. Ils ont pris des décisions difficiles comme de se séparer de certains joueurs à des moments, d’en recadrer parfois aussi, mais tout ça avec beaucoup de bienveillance et c’est pour ça que ça fonctionne. Je pense que c’est ce qui nous permet aujourd’hui de jouer aussi bien et de hausser notre niveau de jeu à chaque match depuis la reprise (9 matchs : 8 victoires). Mais non, je ne suis pas surpris d’être là où nous sommes aujourd’hui. J’avais de toute façon dis au départ que si c’était pour viser une deuxième place, je ne viendrai pas. Et puis de toute façon, ce titre n’est pas une fin en soi. Je veux aller en Coupe d’Europe A et la gagner, car ça non plus n’a jamais été fait en France. Ca passe par battre les meilleures équipe de France, donc c’est ce qu’on va faire.

Montigny va jouer sa première finale. Pas vous. L’équipe va-t-elle s’appuyer sur votre expérience ?

Bastien Dagneau: Je pense que l’expérience de chacun nous sera utile. On a de nombreux joueurs qui sont passés par les Pôle et les équipes de France (Simon Vicente, Dylan et Tom Mayeux, les jumeaux Esteban, Jonathan Mottay, Antoine Rault, Nicolas Robinet, Guillaume Raphet, Maxime Nutte..) eux aussi ont joué dans beaucoup de clubs et fait des grandes rencontres. Chacun a l’expérience qu’il faut à son poste donc chacun est prêt à performer dans les moments clés. Le vrai challenge sera de savoir si on sera d’attaque individuellement pour apporter à l’équipe même si c’est juste le temps d’un at bat, d’une relève, d’une course ou d’un jeu en défense. Car on sait que dans une finale ça compte et même beaucoup… Je pense qu’on le sera.

Maxime Nutte :  Non, je ne pense pas. Le fait d’avoir participé à la finale l’année dernière va très certainement me servir personnellement vu le déroulement de celle-ci, cependant nous ne sommes pas les seuls à avoir participés à des matchs à enjeux. Nous avons pour la plupart joué des matchs importants (que ce soit en club ou en équipe de France) et avons donc déjà eu une première (ou plusieurs) expérience de ce type de match.

Ces deux clubs séparent ma vie de joueur en deux et j’ai des gens qui me sont chers des deux côtés. Donc, voir que ces deux clubs vont s’affronter au sommet du Baseball français me touche beaucoup ». Bastien Dagneau.

Vous allez retrouver Rouen. En finale. C’est particulier pour vous ? 

Maxime Nutte : Bien sûr ! J’ai pu remporter le championnat de France l’année dernière avec cette même équipe. Ca va donc être amusant de faire partie de ceux qui veulent leur prendre ! Mais ça va aussi me pousser à vouloir encore plus les battre !

Bastien Dagneau: Oui, évidemment. Je n’aurai pas pu rêver un meilleur scénario pour une finale. Même si je n’ai pas commencé le Baseball à Montigny mais à Orgeval avec Alexandre Diomede, c’est le même département. Pour moi, c’est comme si j’étais retourné de là où je viens. J’ai appris à aimer jouer et à rêver d’Equipe de France à Montigny. Rouen est l’endroit où j’ai travaillé dur au sein du club et avec le pôle de Sylvain Virey, là où j’ai vécu pour l’instant mes meilleurs moments de sportif. Ces deux clubs séparent ma vie de joueur en deux et j’ai des gens qui me sont chers des deux côtés. Donc, voir que ces deux clubs vont s’affronter au sommet du Baseball français me touche beaucoup. J’en suis très fier car j’ai eu beaucoup de chance d’avoir évolué et d’évoluer encore avec eux. De plus, cette finale sera jouée entre des clubs qui s’apprécient et se respectent et ça fait du bien ! Quelque chose me dit que ce ne sera pas la dernière.

Que pensez-vous des Huskies 2018 ? 

Bastien Dagneau: Qu’ils ont une fois de plus gagné le Challenge et brillé en Coupe d’Europe ! Et ça, ça met tout le monde d’accord. Au diable la quatrième place du classement de la saison régulière, ils sont en finale. Il n’y a pas grand-chose à rajouter. Oui, on a vu les Huskies avoir des difficultés et oui beaucoup disent qu’ils sont prenables mais à l’arrivée personne ne l’a fait. Et même si cette année Rouen venait à perdre ça resterai toujours Rouen. Gagner un titre est une chose, créer des générations de champions en est une autre. C’est ce que Rouen a fait et c’est ce que Montigny commence à faire. Tant qu’une équipe ne sera pas capable de battre les champions alors elle ne mérite pas un titre c’est aussi simple que ça.

Maxime Nutte : Leur parcours est assez particulier. On a senti en début de saison une équipe un peu divisée contrairement aux autres années. C’était probablement dû à l’arrivée des nouveaux étrangers. Mais je pense que la Coupe d’Europe leur a fait du bien et leur a permis de former un vrai groupe. On peut voir qu’ils jouent mieux depuis leur retour et ont l’air d’être véritablement passés en mode play-offs maintenant.

Bastien, tu as joué à Rouen, Montpellier, Montigny… Quelles sont les principales différences entre ces clubs ? 

Bastien Dagneau: Il me faudrait plus qu’une interview pour ça 😉 Mais pour résumer je dirais que, quand on joue à Rouen, on a la chance d’avoir des super conditions très confortables pour évoluer. Que ce soit par les infrastructures, l’expérience du Manager et des joueurs qui composent l’équipe ou bien de l’engouement de la ville pour les Huskies en passant par les moyens mis en place pour la promotion de la D1… c’est vraiment très facile de tomber amoureux de ce club et de vouloir y rester à jamais !

A Montpellier je pense que la formation des jeunes est la réelle priorité. Et de ce côté-là Jean-Michel Mayeur fait un boulot formidable. Que ce soit au travers du Pôle Espoir ou France (car les équipes D1 et D2 en sont en très grande partie composées) les jeunes sont à la fois la force et la faiblesse des Barracudas. Car entre les tournois, les entrainements intensifs tous les jours qui amènent parfois à des blessures (et c’est normal) et enfin les très bons espoirs partants en Collèges aux Etats-Unis, il est super difficile de contrôler le calendrier et de construire une équipe afin de rivaliser en play offs. Néanmoins, Montpellier est pour moi le meilleur endroit aujourd’hui pour se développer en tant que jeune joueur.

Montigny est un club qui a été pendant des années le club formateur par excellence grâce à des gens comme Jeff (Jean-François Duchossoy) ou Greg (Gregory Fages). Il a eu un coup dur  avec la redescente en 2011 après une saison catastrophique que j’ai vécue (saison sans aucune victoire et 28 défaites..). Depuis le club a largement remonté la pente et se fait tout juste une place dans le haut niveau derrière une présidente Annie Couton pour qui j’ai beaucoup d’admiration et des bénévoles investis au quotidien. Les gens de ce club ont du cœur, ils ont fait remonter ce club en D1, les dirigeants ont fait des choix justes et désormais Montigny est en Coupe d’Europe un an après l’année de remontée. Je trouve ça très respectable.

Un message à vos anciens coéquipiers ?

Bastien Dagneau: J’offre un kebab à Owen contre une fastball plein centre haha ! Non sérieusement ça va être un gros kiff. J’espère qu’ils sont prêt parce que sinon j’aurai mauvaise conscience de les balayer en trois matchs 😉 Je vais terminer en citant une stat pour une fois : Rouen n’a jamais perdu une finale… Et moi je dis que Montigny non plus ! Ca promet non ? 😉

Maxime Nutte : Ce weekend c’est la guerre !

Maxime Nutte