2011: une finale à couper le souffle

L’année 2011 restera indissociable de la finale Elite. Car si les Huskies peuvent dresser un bilan parfait en fin de saison, ils ont mis à rude épreuve les nerfs de leur supporters en finale.La saison se déroule comme espéré. Renforcé par le lanceur gaucher Jordan Crystal et par le jeune frappeur Texan Thomas, Rouen décroche en mai à la maison son 4me Challenge de France. En finale, Rouen bat Savigny 6/4. Encore un bras de fer au sommet entre les deux équipes que Rouen réussit à remporter in-extremis avec une grosse performance de Jordan Crystal, élu MVP du tournoi.

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Inauguration du siège social des Huskies à la Grand-Mare. De gauche à droite (avec mandats en 2011): Kader Checkhemani (Vice-Président Région Haute-Normandie), Ludovic Delesque (conseiller général), Hervé Robin (Directeur général Plaine Normande, partenaire du club), Xavier Rolland,(Président des Huskies), Valérie Fourneyron (députée maire de Rouen), Jean-François Mayer (Vice-Président conseil général Seine-Maritime) et Christine Rambaud (conseillère générale)

Puis en juin, direction Parme pour la Coupe d’Europe. « On termine 5me sur 6 (grâce à notre victoire 1/0 face au champion d’Espagne Tenerife), mais excepté nos débuts ratés face à Brno (défaite 10/2), on réalise un très bon tournoi, explique Xavier Rolland, le Président. On passe tout près d’un exploit retentissant face au club local, parme (club le plus titré d’Europe). On mène 4/1, puis 4/3 jusqu’en 8me. On encaisse un point en 8me et un 5me en 9me. Après deux morts, un Italien frappe un homerun… Quel match ! On perd ensuite 3/0 face à Rotterdam et 4/1 face à San Marin… On est 5me mais on peut être fiers de nous. On a vraiment joué un baseball de très haut-niveau. Et je pense que nous n’étions pas loin du Final Four en 2011. Peut-être avons-nous tiré profit de cette expérience pour réussir Rotterdam 2012. »

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Boris Marche et Owen Ozanich après le succès de Rouen face au champion d’Espagne Tenerife !

L’équipe semble monter en puissance, sûre de son potentiel à l’entame du sprint final. Et pourtant, les Rouennais vont se faire gifler en finale sur les terres montpelliéraines. Dépassés par d’excellent Barracudas, Rouen cède lors du premier match en extra inning. Une balle bondissante que charge et rate Luc Piquet met un terme au match, 4 à 3. Perdre le premier match n’est pas une catastrophe pour les Huskies, qui ont déjà connu quatre fois ce scénario lors de séries finales. Mais ce qui est moins classique, c’est que les Rouennais vont également connaître la défaite lors du 2me match. Le gaucher de Montpellier Laurent Andrades fait une boucherie des frappeurs normands. Rouen est balayé 8 à 3, sans jamais avoir eu la capacité de réagir. Ce dimanche soir, les Huskies n’ont jamais paru si près de perdre leur titre lors d’un finale. Retourner la situation passera par un exploit. Il faudra gagner trois matchs sur trois à Rouen. Robin Roy, le manager rouennais, va le répéter à ses joueurs toute la semaine. L’exploit est possible. Il faudra jouer et gagner match après match.Ce qui est certain, c’est que le match 3 devient décisif. Rouen fait appel à son gaucher Jordan Crystal, et Montpellier renouvelle sa confiance en Joris Navarro. Le premier tournant du match (qui fut peut-être, de l’avis de beaucoup, le moment décisif de la finale) survint dès la 1ère manche. Les Barracudas sautent sur les offrandes de l’américain des Huskies. Luc Didier soutire un but sur balles, et Zuaznabar cogne une solide flèche qui file jusqu’à la clotûre du champ droit. Didier contourne les sentiers, mais Joris Bert est rapidement sur la balle, relais un coup de canon à Quentin Becquey qui fait de même vers Boris Marche. Le jeune montpelliérain est largement retiré. Il faudra attendre la 3ème manche pour voir la réaction des Huskies qui prennent les devants 2 à 0, puis 4/0 en 7ème manche. Mais on l’a dit, Montpellier ne s’avoue jamais vaincu et va pousser en 8me en marquant deux points. Les Barracudas ont même le point égalisateur en 2ème base. Felices est à la batte, sur le premier lancer, il frappe un faible ballon que Joris Bert capte facilement pour mettre fin à la remontée des Barracudas. 4/2 pour Rouen. La finale est relancée.\r\n\r\nLe match 4 oppose au monticule Butch Ware, une des sensations de la saison à Owen Ozanich. Ware se fait dominant dans les 3 premières manches. Les strike-out défilent (5 pour les 9 premiers retraits), et les Huskies sont incapables de sortir la balle de l’avant champ.En 2ème manche, Cros est le premier à croiser le marbre. Montpellier est devant 1/0.La finale va connaître une montée en chaleur pendant de longues minutes, avec d’abord l’expulsion de Robin Roy puis celle de Ware.\r\n\r\nUn incident de jeu qui pique les Rouennais qui scorent deux points suite à la perte de leur manager. Les Huskies se mettent un peu à l’abri en 7ème manche. Deux simples de Bert et L.Piquet, puis deux erreurs permettent à Bert de marquer. Nouveau simple de Crystal, puis après un retrait, Marche frappe un long ballon sacrifice au centre pour le 4ème point.\r\n\r\nMais Montpellier n’abdique pas. Après un retrait en 8ème, Cros est sauf sur une erreur et Mayeur frappe un simple. Keino Perez entre alors en relève, pour retirer sur trois prises Felices puis Meley. Le lanceur rouennais ne sera pas inquiété en 9ème manche, avec trois retraits rapides qui donneront la victoire 4-1 à son équipe.\r\n\r\nL’atmosphère est étouffante sur le terrain Pierre Rolland. Les rouennais sont revenus dans la finale, mais Montpellier n’a jamais été déclassé. Tout est absolument possible. A Rouen, c’est Keino Perez qui est le choix de Robin Roy.

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Jordan Crtystal

Montpellier fait rapidement comprendre à la foule rouennaise que le moral n’est pas atteint. Après deux retraits, et sur un compte plein, Anthony Cros frappe un home-run dans la droite pour donner le ton à cet ultime affrontement. 1/0. L’affrontement devient dantesque, les deux équipes se rendant coup pour coup. C’est 2-2 après 3 manches, le titre n’a pas encore choisit son camp. La saison commencée le 27 mars n’a pas encore trouvé son maître le 9 octobre, alors qu’il ne reste plus que 6 manches à jouer. David Gauthier envoie le lancer finir sa course au-delà de la clôture du champ droit. Homerun et 3 à 2. En 6ème manche, Crystal et Thomas frappent pour produire un 4me point. Terminé ? Non. Montpellier recolle à 4/3. Cros cogne une flèche dans la gauche. Zuaznabar est envoyé au marbre, c’est le point égalisateur. Hagiwara récupère la balle, relai à la perfection à Piquet qui exécute à son tour le lancer parfait vers Marche. Zuaznabar est devancé par la balle, il tente le tout pour le tout en provoquant une violente collision avec Boris Marche, mais le catcher rouennais tient le choc. Le cubain est retiré, Montpellier sort de la manche, Rouen mène encore 4-3. Anthony Piquet entre dans le rôle du closer. Après un retrait, Felices et Ware frappent deux simples. Un retrait en 2 sur une frappe de Lapinski, puis un vol de 2 place deux coureurs en position de marquer. Le breton ne tremble pas et retire Langloys sur trois prises. Montpellier a laissé passer sa chance. Rouen s’impose 4-3 et réussit l’exploit.

LA FINALE 2011 VUE PAR… XAVIER ROLLAND

Xavier Rolland, le Président des Huskies, le reconnait. Il est plus stressé lors des finales des Huskies que lorsqu’il présente une nouvelle émission à la télé. Et comme son club a souvent été en finale…. Parmi toutes, la finale de 2011 a particulièrement été dur pour son cœur ! Il faut dire que le scénario n’a pas ménagé le suspens.

« J’ai souvent souffert lors des finales. La tension est à son maximum. Mais avec les titres et l’expérience, j’ai appris à gérer ce stress (sourire). Mais je dois dire qu’en 2011, le cœur battait fort. Ce n’est pas la plus belle. Je pense que 2007, 2010 par exemple, ont été de meilleures qualités. Mais sur le plan émotionnel, je vous le promets, ca avait secoué ! On avait complètement raté les deux premiers matchs là-bas. C’était la première fois qu’en finale, nous étions menés 2/0. Et quand vous êtes menés 2/0 dans une série de 5, vos chances de victoire finale sont minces… 8 à 10% ? Pourtant, le vendredi, j’avais trouvé les joueurs sereins, sûrs d’eux. Je me souviens d’une discussion avec Joris Bert qui m’avait assuré qu’il ne fallait pas s‘inquiéter. Je me souviens m’être demandé s’il bluffait pour me rassurer. Mais il avait l’air si calme.\r\n\r\nOn a pris les matchs un par un. Le match 3 avait été bien géré. On avait gagné 4/2 et on avait mené rapidement. Le match 4, c’était déjà plus chaud. On est mené 1/0. Robin Roy est expulsé, puis c’est au tour de l’Américain de Montpellier Ware. Mais on s’impose 4/1… On avait réussi à revenir à la hauteur des Barracudas. De chaude, l’ambiance est devenue bouillante. C’était incroyable l’excitation qui régnait. En plus, Montpelier commence par un homerun d’Anthony Cros ! Ca calme ! En fin de 4, on était à 2 partout ! Toute la saison s’est jouée sur les 5 dernières manches ! Il y a eu ce homerun de David Gauthier… Et puis ce jeu en 7me manche. Leur Cubain (Zuaznabar) file au marbre sur un hit dans le champ. Kenji Hagiwara a fait un relai parfait au marbre. Je me souviens du choc au marbre avec Boris Marche. Mais Moochie n’a pas relâché la balle. C’était le point d’égalisation ! Du coup, le score reste à 4/3 pour nous. Joris Bert ne bluffait pas. Il avait raison. On l’a fait. Un incroyable comeback dans cette finale. On avait encore trouvé une façon différente de gagner. Mais bon, faudra éviter de jouer avec le feu come cela dans l’avenir… »