« Je souhaiterais qu’on propose plus de soft aux jeunes qui arrivent au club pour les initier à la grosse balle jaune ! »

« Je souhaiterais qu’on propose plus de soft aux jeunes qui arrivent au club pour les initier à la grosse balle jaune ! »

Pas forcément facile pour le softball de se développer à Rouen, un peu dans l’ombre du baseball. Pourtant, la section s’étoffe, les Huskies sont présents dans deux championnats nationaux (D2 masculine et féminine). Mais il reste beaucoup de travail le reconnaît Thomas Massé, le patron du softball rouennais.

Thomas, comment se porte le softball à Rouen ?

Il se porte plutôt pas mal ! Il y a une base de joueurs et de joueuses solides et expérimentés qui a permis cette année d’avoir 4 sections softball : loisir, compétition mixte, compétition féminin, compétition masculin. Pour la première fois dans l’histoire du club, deux équipes softball étaient inscrites en championnat national.

Tu as le sentiment que le soft se développe à Rouen ?

Je dirais que le niveau de jeu est en progression. Mais si on parle développement, nous stagnons. Nous avons un manque de renouvellement de l’effectif. Nous n’avons pas de jeunes à former, dû au fait que nous n’avons pas de sections jeunes softball et que nous ne faisons que trop peu d’initiations softball aux jeunes. Donc on découvre le softball sur le tard. Se rajoute une complication de recrutement depuis cette année avec l’arrivée du Baseball féminin. Nous avons déjà très peu de filles qui se tournent vers le softball à Rouen et on leur propose une nouvelle discipline. Mais celle-ci ne propose ni entrainement, ni compétitions régionales ou nationales… Donc, il ne faut pas se tromper, si les filles veulent évoluer dans ce sport et pratiquer une discipline féminine, le softball est certainement la plus adaptée avec une offre très intéressante ! La dernière problématique est l’occupation du terrain. Nous n’avons qu’un seul créneau d’entrainement pour la section compétition en semaine et il est difficile d’avoir un deuxième créneau en semaine. Le weekend cela devient vite compliqué car l’équipe est régulièrement en tournoi pendant l’hiver et quand la saison arrive, les nombreux championnats dans lesquels le club est inscrit nous privent de ce deuxième créneau. 

Mais pour moi, le principal frein est le développement, la formation de lanceur et de lanceuse softball. Nous n’avons pas les compétences en interne pour accompagner ce développement et nous nous retrouvons régulièrement en manque de lanceurs et de lanceuses de qualité pour pouvoir se maintenir et accéder à un niveau national. Comme pour le baseball, c’est un poste qui demande des années d’expérience pour le maîtriser et il faut commencer le plus tôt possible. 

« Nous avons une dynamique de groupe incroyable et une bonne visibilité au sein du club »

Quels sont les atouts du soft à Rouen ? 

Nous avons une dynamique de groupe incroyable et une bonne visibilité au sein du club. La section softball est grand pourvoyeur de bénévoles, car nous avons des gens motivés et aimant s’investir dans le sport et l’associatif. Et comme je le disais, nous avons une offre variée avec quatre sections qui permet à chacun de trouver son bonheur et son rythme. 

Si on fait le compte, le softball offre un temps de jeu sur toute l’année, puisque contrairement au baseball, l’hiver est ponctuée de nombreux tournois mixtes, masculins ou féminins indoor à raison d’un tournoi par mois. Puis à la belle saison, nous avons également des tournois outdoor et les saisons officielles. 

Que retiens-tu de la saison du soft mixte ? 

Pas de championnat régional normand cette année. L’offre sur la région est limitée. Nous avons donc joué un plateau amical avec les Sailors du Havre et les Phenix de Caen. Donc, cette année, la saison mixte s’est principalement concentrée sur les tournois, en sachant que nous avons donné la priorité aux deux équipes engagées en championnat national D2 féminin et masculin. Mais tous nos entraînements sont mixtes. 

Côté tournois 2018/2019 a été encore une belle saison pour le mixte ! 

En indoor, nous avons gagné notre tournoi à Rouen. Pour notre première participation à Bourges, nous avons obtenu une belle 3ème place avec de très bons matchs contre le BCF de paris, qui a remporté le tournoi. Nous avons remporté le tournoi de Rennes. On termine 6ème au tournoi de La Madeleine (Lille), malgré de très bons matchs contre de fortes équipes, notre effectif très limité n’a pas permis d’atteindre une meilleure place. 

En outdoor, nous avons participé pour la première année au tournoi de Noisy et nous l’avons remporté face aux Bandits de Nogent en finale avec une équipe majoritairement féminine !  

De très bons souvenirs et belles émotions sur les terrains en mixte cette année ! C’est une vraie force du softball à Rouen !

Et du soft féminin D2 ?

De la frustration et de la déception pour ce groupe. A la suite du départ de Pierre Giraudeau, de la catcheuse et de la lanceuse n°1 du club de Rennes (pour de nouvelles aventure à Pessac), avec qui nous avons joué en entente et terminé vice-championne de France D2, nous avons voulu poursuivre l’aventure, sur cette bonne dynamique. Malheureusement, le club de Rennes a préféré démanteler la section softball féminin privant les filles de structure et d’entrainement. Un choix difficile à comprendre pour un sport si méconnu. Nous avons donc récupéré ces joueuses à Rouen pour la saison, mais il est difficilement concevable qu’elles fassent l’aller-retour toutes les semaines pour s’entraîner à Rouen. Ma lanceuse n°1 qui habite au Mans, ma 2ème lanceuse qui part en Corse un peu avant le début de la saison et qui manque la préparation et le début de saison. Donc je me retrouve, pour ma première saison en tant que coach, avec une configuration de groupe complexe sur l’aspect collectif avec un effectif de 12 joueuses. Malgré cela, les filles se sont données à fond et sur le premier weekend de championnat nous gagnons 3 de nos 4 matchs ! Dont 3 matchs joués à la suite le samedi, soit 7h de matchs pour les filles ! Puis le 2ème weekend, deux semaines plus tard, est à l’opposé du 1er weekend. Nous nous sommes déplacés à Luneville près de Nancy et nous avons perdu nos 3 matchs lourdement. Je ne m’explique toujours pas cette contre-performance. Et sur le dernier weekend, on revient fort mais on perd deux matchs capitaux à notre portée sur des détails et on laisse filer la qualification pour les finales. Je suis donc déçu pour le groupe et déçu pour les filles qui ont annoncées leur retraite sportive à l’issue du dernier weekend. Mais malgré cela, je voudrais leur dire un grand merci pour leur confiance et pour leur investissement !  

Déception aussi quant au déroulement de la saison. Je n’ai jamais vu cela dans un autre sport pour une compétition nationale. Nous avons joué deux weekends de championnat en deux semaines (mi-mai à début juin), soit sept matchs (dont trois une même journée !),  puis plus rien pendant trois mois et demi et nous avons joué le dernier weekend mi-septembre. Une aberration totale je trouve. En cause, des problèmes pour trouver un club capable d’organiser un plateau à six équipes et donc fournir deux terrains. La formule de championnat a montré ses limites cette année. 

Et quel bilan pour le soft masculin D2 ? 

Première saison pour le softball à Rouen en championnat national et on termine vice-champions de France !!! C’était énorme. 

Retour en arrière en septembre 2018. Les filles sont vice-championnes en D2 ! Ca donne des idées aux garçons ! On monte le projet avec Sébastien Lebreton, fidèle joueur de baseball puis de softball à Rouen. On en parle au comité directeur et c’est validé ! On commence la préparation hivernale en participant à la Winter league du Thillay : un championnat masculin indoor en balle tissu. Quatre journées de matchs qui nous ont permis de travailler et de construire un groupe. Puis la saison arrive. Sur le papier, nous pouvions avoir un groupe conséquent. Dans les faits et sur le terrain nous avons bataillé chaque weekend pour trouver des joueurs, qui ont manqué de sérieux et d’investissements, des joueurs qui nous ont lâché au dernier moment, des blessés. Il a fallu aller chercher des joueurs à l’extérieur de Rouen pour éviter les forfaits. Un grand merci aux deux joueurs de Rennes (Frédéric Pigniard et Alexis Beche) pour leur dépannage sur le weekend à Nantes, aux deux joueurs des Sailors du Havre (Gaetan Le Vourc’h et David Leclerc) qui sont venus compléter l’effectif en début de saison et qui au final ont parfaitement intégré le groupe ! Merci aux joueurs de D2 baseball qui sont venus également nous renforcer (Loic Patry et Clément Vissac). Et une mention spéciale à Clément  (Vissac) qui a joué les finales avec nous et qui nous accompagne en tournoi mixte maintenant ! 

Bilan de la phase de poule, deuxième derrière l’entente Nantes/Limeil avec une victoire contre cette même équipe pour le dernier match de poule 13/12, alors que notre premier match de poule a duré 3h42 avec un scénario fou, remporté 24/23 face aux Patriots de Paris. J’ai vu une belle progression au cours de la saison et un bel investissement sur le terrain. 

On termine la saison avec les Finales à Rouen début septembre ! Une organisation qui n’était pas initialement prévue à Rouen mais à Paris. On se complique la tâche en perdant notre demi-finale face à Noisy 8-6 et on doit donc faire un match de barrage contre les Patriots pour avoir le droit de rejouer contre Noisy, pour accéder à la finale. Noisy qu’on bat cette fois 4-3 au terme d’un superbe match ! Mais on a laissé trop de jus dans ces deux matchs pour affronter une grosse équipe de Nantes/Limeil et un superbe pitching. On laisse filer le titre 7-0. 

Voir des Finales de softball D2 à Rouen fut un grand moment d’émotions pour le groupe et la section softball ! 

Quels sont les projets que tu souhaiterais développer en soft à Rouen ? 

Je souhaiterais qu’on propose plus de soft aux jeunes qui arrivent au club pour les initier à la grosse balle jaune ! Ce n’est pas un sport pour le loisir seulement !

Pour la D2 féminin, il semblerait que nous n’allons pas pouvoir ré-engager une équipe. Avec un effectif déjà limité et le départ en retraite de joueuses cadres, ce ne serait pas sérieux d’aller en D2 et malheureusement nous n’avons vu de nouvelles têtes cette année. 

Pour la D2 masculin on rempile ! 

Et c’est déjà reparti pour le softball mixte et la saison hivernale ! Nous rentrons juste d’Amsterdam avec la première place du tournoi et en étant également vainqueur du Home Run derby ! On souhaite pérenniser cet échange avec le club des North Stars, qui est l’équipe du frère de Michelle Perez Cremer, joueuse de softball à Rouen. Cet échange initié en 2018 à l’occasion de la coupe d’Europe à Rotterdam s’est poursuivi avec la venue des Hollandais à notre tournoi indoor l’année dernière. Et nous allons les retrouver pour la nouvelle édition de notre tournoi indoor début décembre ! C’est important d’affronter de nouvelles équipes et de créer de nouveaux liens !