Tous les clubs de D1 regrettent les changements de règlements

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Que pensez-vous des changements de règlements ?

  1. Le passage à 12 équipes.
  2. La disparition de la règle qui concernait la présence obligatoire de lanceurs français  ?

  1. Sur le plan sportif, nous attendons de voir. Est-ce que les équipes promues auront les moyens de rivaliser sur toute la durée du long championnat ? Nous leur faisons entière confiance et leur recrutement semble montrer leur volonté de rivaliser. Sur le plan financier, à priori, il n’y aura pas d’impact significatif pour nous. On aurait espéré limiter les coûts et la fatigue engendrée par de longs déplacements, mais les choix ont été différents et les équipes du Sud, comme c’est leur habitude, vont avoir à beaucoup se déplacer. Nous verrons le résultat fin août !
  2. Nous comprenons bien les raisons qui poussent à ce changement mais doutons que ce soit un bien pour le baseball français. Nos lanceurs nationaux doivent se frotter aux meilleurs frappeurs du championnat français. Nous espérons que chacun des clubs de l’hexagone donnera du temps de jeu à tous et que la tentation de n’utiliser que des lanceurs étrangers ne soit pas trop forte.

Olivier Brossier, assistant coach Montpellier

  1. Le passage à 12 équipes est plutôt une bonne chose pour le développement du baseball en France. Il faudra plusieurs saisons pour pérenniser ce passage à 12 équipes pour arriver sur des poules Nord/Sud qui seront moins onéreuses pour la phase régulière du championnat.
  2. Je trouve ce changement dangereux pour notre baseball et notamment pour la formation dans nos clubs de nos lanceurs français. Pour les clubs qui choisiront la facilité en engageant 4 lanceurs étrangers, il n’y aura que très peu de place pour nos jeunes lanceurs. Cela favorisera la baisse de niveau pour notre équipe nationale. J’ai une vision, certes utopique, qui serait que chaque club prenne la décision d’appliquer « la présence d’un lanceur français » sur un match (9 manches en D1 et 7 manches en D2) dans les règles dites « non écrites », une sorte de « Fair Play Sportif » et de contrat moral entre toutes les équipes de D1 / D2. C’est ce que nous allons essayer de faire au STB et notre recrutement 2019 va dans ce sens

KAPUSTA Thomas, manager Toulouse

  1. Pour moi, ni une bonne, ni une mauvaise chose. Chaque équipe jouera contre huit autres sur les douze engagées et les matchs de saison restent comptabilisés, ce que va nécessiter beaucoup de régularité. Seule déception pour moi, l’absence de demi finale… ce qui pourrait faire qu’une équipe se retrouve mathématiquement en finale avant même la fin des playoff. Bizarre n’est ce pas ?
  1. La modification de la réglementation pour les lanceurs étrangers ne va pas changer grand-chose au niveau de la gestion de mon groupe. J’ai des lanceurs français de qualité sur lesquels je vais continuer de m’appuyer. L’idée d’avoir un peu plus de flexibilité au niveau des receveurs et des DH (frappeurs désignés) n’est pas mauvaise. Je ne suis pas concerné par cela, mais avoir la possibilité pour une équipe de faire lancer des joueurs étrangers sur 18 manches par dimanche risque de sérieusement pénaliser les jeunes Français qui tentent de faire leur place. Nous aurons une vision plus claire à moyen termes.

Thomas Salado, manager de Savigny

  1. Il est encore très tôt pour le dire, une chose est sûre, la formule coûte beaucoup plus chère alors que la Fédération annonçait le contraire l’an dernier. Nous avons de grosses craintes au sujet du niveau des équipes qui montent, qui, malgré un recrutement de qualité chez certaines et la libéralisation totale du statut des joueurs non sélectionnables en équipes de France, vont surement avoir beaucoup de mal à changer la donne, provoquant ainsi par avance un sentiment de championnat déjà joué. Il faudra rester attentif sur ce point pour éviter de perdre bêtement des matchs.
  2. Je n’étais sincèrement pas pour ce qui a été fait, je trouve de mon côté qu’on devrait simplement appliquer le règlement CEB (européen) qui est moins permissif. Aujourd’hui, celui qui aura un budget conséquent pourra se payer un titre de champion ! Et, au-delà, quel est l’intérêt pour notre fédération au niveau des équipes nationales. J’ai l’impression qu’on reproduit les erreurs de l’Espagne au début des années 2000, à vouloir chercher Outre-mer des solutions, alors que le développement de nos disciplines ne décolle pas forcément. En tout cas, du côté de Montigny, le pitching staff sera majoritairement composé de Français comme l’an dernier. On préfère montrer à nos jeunes pousses qu’elles ont des débouchés possibles en D1 à Montigny. Et comme notre réserve vient d’accéder à la D2, nous avons un vrai circuit de montée en compétences désormais, tout comme notre voisin rouennais.

Franck Lecarpentier, Président de Montigny

  1. C’est une bonne chose. Cela développe la notion de Baseball  » haut niveau » sur l’ensemble du territoire. Une D1 avec 12 clubs, cela à plus de poids.
  2. Cela va augmenter le niveau de jeu de la D1 mais aussi creuser des fossés entres les clubs en fonction des budgets. Et cela va appauvrir l’équipe de France avec la possibilité maintenant de faire lancer deux matchs par des étrangers.

Pascal Regnier, Président de La Rochelle 

  1. Nous pensons que douze équipes représentent mieux le pays et que c’est une bonne chose. Toutefois, nous avions espéré des poules un peu plus régionalisées (elles sont basées sur le classement 2018 NDLR) ! Nous savons que la différence de niveau entre les équipes principales et les promus sera importante, mais il est possible qu’elle s’atténue avec le temps.
  2. Nous pensons que le changement de règle est exagéré. Ce que nous ne comprenons pas du tout, c’est pourquoi ce changement de règle n’a pas été abordé à la réunion des clubs alors qu’il a été voté deux semaines plus tard au Comité directeur de la Fédération qui s’est tenu à Montpellier. Ce qui est sûr, c’est que c’est une très mauvaise nouvelle pour les lanceurs français et qu’il n’est pas normal que cette règle ait été mise en place si tard, alors que beaucoup de transferts étaient déjà fait.

Marc Williamson , Président de Valenciennes

  1. Je n’ai pas envie de me prononcer trop vite. Le risque d’affaiblissement du championnat existe, mais je constate que les clubs se renforcent, que les infrastructures s‘améliorent sur certains sites… La représentativité du baseball français sur l’ensemble d u territoire peut-être un atout pour créer une belle dynamique. Nous verrons cela rapidement.
  2. Avant de répondre sur le fond, je voudrais m’arrêter sur la forme. Je le dis calmement, mais je considère ces changements scandaleux ? Je l’ai dis à Didier Seminet (Président de la FBSS). Quand en fin d’année, la Fédération a réuni tous les clubs pour évoquer la saison, le calendrier etc. Pas une seule fois, cette question de changement de règlement n’a été évoquée. Et on apprend, presque par hasard, que 15 plus tard, dans le dos des clubs, la fédération et la DTN ont pris cette décision. Pourquoi ? Quand il a fallu passer à 12, les clubs ont été consultés et les changements n’ont été effectifs qu’un an plus tard. Je trouve que c’est particulièrement méprisant pour les clubs.

Ensuite, sur le fond, pourquoi pas. Personnellement, j’aime bien la nouveauté. Mais il aurait été bon que la DTN nous explique l’intérêt sportif. Quel est le but de cette réforme ? Je pense que c’est une décision très dangereuse pour la formation de nos lanceurs, car former un lanceur est un travail à long terme. Certains pourront avoir la tentation de faire venir des lanceurs aguerris de l’étranger. Tous les grands championnats européens protègent leurs lanceurs.

Xavier Rolland, Président de Rouen

  1. Mon avis sur le sujet importe peu. J’ai tout simplement envie de souhaiter la bienvenue aux nouveaux pensionnaires de Division 1 et j’ai hâte que la saison débute.
  2. Je pense, comme de nombreuses personnes, qu’il s’agit d’une menace pour le développement des joueurs français, les lanceurs mais aussi les receveurs.

Mathieu Brelle, manager de Sénart

  1. Bien entendu, nous voyons positivement le passage de la D1 à 12 équipes ! Sans cela, nous repartions pour une saison en seconde division. C’est une bonne chose notamment pour les joueurs évoluant dans les clubs profitant de cet élargissement de la D1. Cela va donner l’opportunité à de bons joueurs de Division 2 de pouvoir s’épanouir et se confronter aux meilleurs joueurs français.
    Les systèmes de poule géographique (Nord/Sud) devaient également permettre d’amoindrir les coûts financiers de ce championnat et aider les clubs à se maintenir et continuer de se développer plus facilement. Malheureusement, la fédération a opté pour des poules de niveau. Ce qui est compréhensif évidemment, afin d’éviter un déséquilibre de niveau. Cependant, beaucoup de clubs ont du mal à se maintenir au meilleur niveau français pour raisons financières et ceci presque chaque année. Nous espérons que ce changement ne va pas provoquer la chute de certaines structures qui n’arriveront pas à supporter financièrement ce championnat.
    2. Nous avons peur que ce changement de règle vis à vis des lanceurs français ne laisse plus la place à nos lanceurs ! Ce sera peut-être une bonne chose pour nos frappeurs qui auront des lanceurs plus coriaces à affronter. Mais il est sûr que si nos lanceurs français ne lancent plus, d’un part nous risquons de les perdre, de les voir arrêter ou de changer de championnat, et d’autre part, cela nuira bien évidemment à nos équipes de France.
    Bodet Benjamin Cavigal nice sport softball/baseball

1. Le passage à 12 est une bonne chose parce que cela permet d’élargir la carte du Baseball français de haut-niveau (à titre d’exemple, l’Allemagne c’est 2X8)

2. Nous regrettons la suppression de la règle  relative aux lanceurs français; nous pensons qu’elle devra être remplacée, en 12020, par une règle sur la présence obligatoire, comme dans le championnat italien, de « joueurs formés localement » (3 années de licence jeunes en France).

Olivier Dubaut, Président du Paris université club

  • Metz et Clermont n’ont pas répondu à nos questions.

Réaction du DTN, Stephen Lesfargues

La Division 1 qui passe de 8 à 12. la fin des matchs lanceurs français imposés. La possibilité d’aligner des batteries (lanceur/receveur) 100% étrangères. Ces changements interpellent et font craindre des menaces sur la formations des lanceurs français, voire des receveurs. La tentation de s’appuyer uniquement sur des lanceurs étrangers pourrait être tentante. Ce qui serait une catastrophe pour l’équipe de France. Le DTN, le Directeur technique national, explique ses choix. Et tente de convaincre. 

« Au fil des années, le championnat de France de Division1 a suivi l’évolution du droit européen et il est accueille aujourd’hui plusieurs nationalités différentes de culture baseball. L’ouverture à 12 équipes et les budgets des clubs devraient amener un équilibre sur le taux « étranger/non étranger » dans les clubs. En 2018, les joueurs de nationalité française représentaient un peu moins de 80 % des effectifs totaux dans notre championnat. Si nous zoomons sur le poste de lanceur, nous avons eu un peu plus de 28 % de lanceurs sans la nationalité française dans le championnat. A ce jour, aucun athlète de haut niveau français qui a le « niveau » international se voit contraint d’évoluer en Division 2, le système n’est donc pas saturé .

Je rappelle aussi que pour l’instant la règle CEB est plus contraignante, donc force les clubs à ne pas s’engager dans la voix du 100% étranger . Les clubs qui fonctionnent le mieux ont une identité forte, c’est-à-dire l’étranger n’est qu’un renfort mais l’ossature doit être française, dont une partie formée au sein du club pour que cela fonctionne et que les pouvoirs publics adhérent au projet du club. La construction de notre filière de haut niveau est aussi faite pour que nos meilleurs lanceurs et joueurs de positions poursuivent leurs formations de sportif de haut niveau à l’étranger. À la sortie du Pôle France de Toulouse, les athlètes obtiennent régulièrement une scolarship aux Etats-Unis et pour les meilleurs une signature avec la MLB.

L’enjeu pour la DTN est bien de créer les conditions de départ, mais aussi de retour dans notre championnat de France. Je crois que nos meilleurs joueurs français auront toujours une place dans un effectif de Division1 à leur retour, avec une expérience à partager dans leur club d’accueil et une compétitivité certaine sur leur poste spécifique. Au regard des arrivées d’étrangers, plus ou moins stabilisées ces dernières années, nous serons vigilant si nous constatons un effet pervers de blocage de la formation des jeunes. La DTN étudierait alors toutes les mesures possibles par le droit européen pour la mise en place d’une protection de nos meilleurs joueurs dans l’intérêt de nos Équipes de France. Je pense aussi à contrario que les joueurs étrangers apportent de la légitimité à notre championnat avec plus d’attractivité et d’adversité pour nos frappeurs de l’Équipe de France. L’objectif est de trouver un équilibre pour l’intérêt des Équipes de France. »