C’était il y a dix ans. Rouen et Toulouse se livraient un formidable bras de fer en finale du championnat de France. Après un peu de réussite, beaucoup de talent, et , déjà, cette formidable capacité à ne jamais paniquer dans les moments difficiles et à capitaliser dans les temps forts, les Huskies venaient à bout des toulousains de Jeff Zeilstra, Samuel Meurant, Max Leblanc, Randy Perez et les autres.\r\n\r\n
\r\n\r\nDepuis, le destin des deux équipes a pris un tour différent. Rouen s’est installé en maître sur le baseball français, et Toulouse est rentré dans le rang, figurant toujours solidement dans le milieu de tableau de la D1, mais sans jamais retrouver le parfum enivrant des finales.\r\n\r\nEt voilà que les routes des deux équipes se croisent de nouveau, cette fois pour une demi-finale. Autant en 2006, les pronostics étaient difficiles à faire, et Toulouse avait peut-être même un léger avantage après sa victoire en match de barrage pour la première place de la saison régulière (2-1 à Clermont-Ferrand, en extra-inning), autant cette fois-ci les Huskies seront les logiques favoris de cet affrontement.\r\n\r\n \r\n\r\n\r\n\r\nLes rouennais avaient trois objectifs cette saison. Ils ont atteint les deux premiers : gagner le challenge de France (face à Sénart, cela fait toujours un peu plus plaisir) et remonter la France dans l’élite européenne (une vieille habitude). Et ils ont dominé la saison régulière, avec peut-être un peu moins de panache que l’an dernier, mais montrant quand même de très belles choses. Voilà pour l’optimisme. Mais, si on ne retient que les vainqueurs, les rouennais savent que leur destin aurait pu être différent. Il aura fallu une frappe sublime de Jaspe en 8ème manche de la finale du Challenge pour faire basculer le match. Et si Gregory Cros n’avait pas malencontreusement été atteint par le coup-sûr d’Herman en 7ème manche de la finale de la coupe CEB, les choses auraient pu devenir très compliquées pour les Huskies. Voilà pour le signal d’alarme.\r\n\r\nOn connait le danger\r\n\r\nL’avantage d’affronter les toulousains (si on met de côté le fait de devoir descendre dans le sud en plein mois d’août, avec la possibilité d’une très forte chaleur qui peut influencer le cours des matches), c’est qu’il ne faut pas chercher très loin quels sont les principaux dangers à éviter. Au monticule, il faudra composer avec l’ancien de MLB, Harvey Garcia. Il n’a pas toujours évolué à la hauteur de son pedigree. Ainsi, lors du premier affrontement face aux Huskies, il a quitté le monticule après avoir affronté seulement 10 frappeurs, donné 4 points, 2 hits et 4 BB. Mais au match retour, ce ne fut pas la même chanson, puisqu’après 7 manches, il n’avait concédé que 2 coups-sûrs, lancé 9K, et placé son équipe en tête 3-2. Il fallut une poussée de 3 points des Huskies en 8ème contre la relève toulousaine pour inverser le cours de choses. Quel Garcia verront les rouennais ? Ils devront en tout cas être patients et sélectifs : avec ses 39 BB lancés, il figure au 29è rang sur les 30 lanceurs qualifiés. En revanche, ses 101 strike-outs le placent au 2ème rang, et même au 1er pour le ratio K/9 manches. Enfin, il domine à la moyenne à la frappe contre lui, avec .137. Si Rouen trouve la solution contre Garcia, la série sera courte. Mais il faudra un excellent niveau au bâton, ce qui n’est pas forcément évident après une trêve estivale dont on cherche encore la raison d’être. C’est un peu moins compliqué derrière Garcia, avec tout le respect dû à l’immense carrière de Samuel Meurant. Attention toutefois, le vétéran a encore de l’essence dans le réservoir, et il sait mieux que quiconque comment gérer des phases finales.\r\n\r\nEn attaque, l’essentiel sera de garder Perdomo hors de sentiers, car une fois qu’il y est, c’est un danger permanent avec ses 24 bases volées. Le vénézuélien a bien fait contre le pitching rouennais (7/15, dont un 3/3 contre Ozanich à Rouen, ce qui n’arrive pas souvent à l’as rouennais), et il peut servir de bougie d’allumage à l’attaque toulousaine, offrant des solutions à des bons producteurs de point conte Hereaud (15 RBI, .358 de moyenne, 6 en 13 contre Rouen) ou Mendoza (.260, en dessous de sa valeur, mais n°1 de son équipe en RBI, avec 16).\r\n\r\n
Ils ont la volonté ferme de disputer leur 25ème finale depuis 2012, toutes compétitions confondues.
\r\nIls veulent retrouver cette communion avec leur public qui a marqué les derniers grands rendez-vous au terrain Pierre-Rolland. Ils veulent gagner, tout simplement.\r\n\r\n
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